vendredi, décembre 30, 2011

Le grand retour (forcé) des politiques de l'offre



Par Olivier Babeau, professeur à l'université de Paris VIII.

Parce qu'elle accentue les difficultés rencontrées par bon nombre de citoyens - précarité, chômage mais aussi peur du lendemain -, une crise marque souvent, dans un premier temps, le grand retour de l'État. Protecteur en chef, garant, il vient rassurer. Mais la crise que nous traversons a cela d'exceptionnel, qu'elle est une crise de fin de système, une crise qui marque l'essoufflement, précisément, de ce rôle de l'État. Les mois qui viennent pourraient bien ainsi, sous le poids de la nécessité, signer le grand retour des politiques de l'offre honnies.

L'économie, science sociale par excellence, est faite de théories contradictoires vérifiées ou infirmées dans les faits. Chacun sait qu'il existe deux écoles de pensée économique concernant la façon de susciter la croissance : encourager la demande - soutenir la consommation - ou encourager l'offre - soutenir la production. La première solution correspond au dogme keynésien dominant aujourd'hui dans les esprits et les médias : c'est la fameuse "relance" par la dépense, notamment la dépense publique. Ayant semblé prouver son efficacité après-guerre lors de la phase très particulière de la reconstruction, c'est cette solution qui a la faveur exclusive des décideurs et de l'opinion. C'est ainsi que, depuis les années 1970, la réponse principale apportée aux crises successives a été d'augmenter les dépenses, censées "relancer" la machine économique. C'est en suivant cette conviction qu'inlassablement on a répondu à la faiblesse de notre croissance par plus de dépenses publiques.

Mais, compte tenu du niveau qu'elles ont atteint, faire des dépenses publiques l'incontournable vecteur de la croissance est une erreur : en accroissant le taux de prélèvement, en renchérissant sans cesse le coût du travail, elle fait perdre la compétitivité, fuir les cerveaux et les fortunes, elle tue le dynamisme économique dont la croissance est la conséquence. Continuer aujourd'hui à dépenser plus pour "soutenir la croissance", c'est agir exactement comme les médecins de Molière, accomplissant saignées sur saignées à mesure que l'état du patient s'aggrave. Mais peu importe que les observateurs soient aujourd'hui assez de bonne foi pour s'apercevoir de l'échec de fait des politiques de relance qui ne relancent plus rien du tout. La situation actuelle ne laisse plus d'autre choix que de passer à l'autre solution : la politique de l'offre, et tout ce qu'elle implique.

C'est une logique d'action publique totalement différente qui va ainsi s'imposer ; une logique que ni la droite ni la gauche n'ont voulu sérieusement considérer depuis quarante ans. Encourager la production, c'est libérer toutes les énergies entrepreneuriales dont notre pays est encore riche, c'est faciliter l'initiative, la création, c'est réhabiliter la richesse et la réussite. Comme le suggère Ayn Rand dans son maître-livre intitulé "la Grève", c'est aux entrepreneurs, à ceux qui prennent des risques et qui innovent que nous devons les emplois. Comment l'État peut-il aider ? Cela ne passe ni par des niches, ni par des subventions, ni par des services publics supplémentaires, mais par des simplifications, des allégements, des assouplissements. C'est ce dont notre économie a aujourd'hui le plus besoin.

Évidemment, aucun décideur politique ne pense se valoriser en proposant d'en faire moins. Mais le pari que nous pouvons faire est que l'absence totale de marge de manoeuvre budgétaire - dans le sens d'un accroissement des prélèvements - ne va laisser qu'une porte de sortie. On peut observer que les discours publics commencent timidement à revenir, sans oser encore mettre clairement un nom dessus, à la seule solution en stock maintenant que les autres sont totalement épuisés, au seul levier disponible ; oui, pour régler le problème du chômage et susciter de la croissance, "on n'a pas tout essayé". La seule question à présent n'est pas si mais à quel moment les politiques auront le courage d'assumer ouvertement ce choix inéluctable.

Olivier Babeau - 29/12/2011, 09:14

dimanche, décembre 18, 2011

Pourquoi voter Marine Le Pen en mai 2012



A la suite de Philippe Némo qui dénonce dans « La France aveuglée par le socialisme » la main-mise par une nomenklatura sur la France, je vais discuter sur les stratégies légales à mettre en œuvre pour reprendre le pouvoir en France à cette nomenklatura.
D'abord dire que vouloir changer de l'intérieur ces deux partis de gouvernements que sont l'UMP et le PS, est illusoire comme on le voit depuis le début de la Vème république avec le mode électoral qui est le nôtre. Ils sont cette nomenklatura et "amusent" les électeurs avec une fausse alternance.
Ensuite vouloir dire aux français qu'ils doivent penser "libertarien" dans un pays ou tant les médias, ceux qui "commandent" les collectivités et toute l'Education Nationale formatent les esprits dans le sens contraire est vain.
Donc la seule stratégie possible pour prendre le pouvoir doit se faire avec le suffrage universel, dans l'élection présidentielle. Seule cette fonction dans notre république, pourra donner à l'élu les outils pour réformer la France. Même s'il lui faut faire intervenir l'armée pour empêcher un troisième tour qui voudrait remettre en cause cette élection.
Alors quoi dire aux français ? D'abord et c'est facile dans la fenêtre de tir actuelle, il faut disqualifier tous ses adversaires qui montrent tous les jours leurs incompétences et leurs prévarications. Sur ce plan les français les plus touchés par la crise étatique vont suivre un tel discours et sanctionner ces deux partis de gouvernements qui commencent à ne faire plus qu'un chez de plus en plus de gens.
Ensuite quoi leur dire à ces électeurs nourris au lait de l'Etat providence ? Leur parler de libéralisme alors qu'on leur a rabâché que c'était justement la seule cause de cette crise et que tant l'UMP que le PS, n'arrivaient pas à en venir à bout ? Certainement pas.
Nous sommes au suffrage universel, il faut donc dire aux électeurs ce qu'ils veulent entendre aujourd'hui et aller dans le sens du discours pour lequel les pouvoirs publics les ont formatés. Leur promettre encore plus de protection étatique et d'Etat providence !... Prendre ses adversaires à leur propre jeu. Un peu leur faire le coup de l'arroseur arrosé ! Ce coup est aujourd'hui jouable par une Marine Le Pen et les libéraux devraient entrer dans ce cheval de Troie.
Car après et la présidence de la république conquise, comme dit l'adage, quand la tête est passée le reste peut suivre. Tout va pouvoir s'enchaîner et la représentation nationale va pouvoir se recomposer en dehors des oligarchies et de ses investitures obligées pour "faire de la politique" en France.
Et pour quelle politique ? Celle promise par la campagne électorale ? Non bien sur, car depuis trente ans, ces mêmes tenants "institutionnels" du pouvoir ont bien montré qu'il n'y a qu'une politique à entreprendre et ce sera au minimum celle de la raison, mais une raison mise en œuvre avec courage et sans être inféodé au seul bénéfice de cette nomenklatura. Ce sera déjà là la première des volontés exprimées dans le vote de ses électeurs. Cette politique sera celle qui permettra à la France, par la libéralisation des énergies des individus en supprimant des lois, par l'incitation à entreprendre et à créer de l'activité économique par une massive incitation fiscale. Enfin en un mot, la seule politique viable dans le monde de demain, une vraie politique libérale.
Oui, à part un coup d'Etat impossible dans notre pays, seul le passage par une prise de pouvoir "démocratique" ne pourra donc se faire, à mon avis, que par la stratégie évoquée ci-dessus. Et encore aujourd'hui, pendant que l'on peut encore le faire, dans la fenêtre de tir de cette élection présidentielle en avril 2012 déjà.

Les libéraux que j'estime plus réfléchis que tous ceux hypnotisés par le politiquement correct, ne peuvent pas accorder le moindre crédit à la croyance qu'élire Marine Le Pen en mai 2012, ne pourra conduire qu’à la mise en place d'un régime marxiste-léniniste. Un tel modèle a été mis à bas par la grande majorité d'entre eux à la fin du XXème siècle et ne pourra refleurir qu'au travers de régimes dictatoriaux impensables aujourd’hui.

Il leur appartiendra au contraire, une fois Marine élue à réclamer et prendre, par leur bon sens économique, qui est d'ailleurs celui qui gagne sur notre planète, la place qu'ils méritent. Avec la main-mise actuelle de la nomenklatura collectiviste française et par une autre stratégie, tout montre que c'est impossible.
Je souhaite donc que les libéraux prennent un peu de hauteur pour résoudre le problème de société que nous avons en France et sortent des ornières dans lesquelles le politiquement correct ambiant les contraints.